2 juin, en route pour Limoges!

Jeudi 2 juin, 8h: je vois un superbe bus se garer sur le parking. Et là, c’est le bonheur! Ok ce n’est que 4h de bus mais tout de même!!!

Je récupère la trousse de secours et les PAI, on les compte et les recompte, on récupère les pique-niques à la cantine et devant la porte du bus, je vérifie les sacs! On a dit: carnet de liaison et photocopies de la carte d’identité et de la carte vitale. Et évidemment, il en manque 2.

1er retard parce qu’il faut appeler les parents et évidemment, la maman de Revan qui est syrienne ne parle pas français 😩. Bon, on fera sans…

On atteint les jardins de l’Evêché de Limoges à 13h et on prend un pique nique bien mérité!

14h, on est au musée de la Résistance, musée hyper riche et intéressant que je referai volontiers avec les enfants un jour! Travail sur le maquis de Guingouin pour nos élèves!

Mais avant: on remet son pull sur les crop-top brassiere, on remet son pull si on porte un débardeur sans soutif. Mais ils me fatiguent 😩😩

On switche ensuite avec l’autre classe pour un atelier sur les affiches de propagande où tous ne travaillent pas avec la même motivation 😂😂😂

On sort du musée vers 17h, on recompte: c’est good on en a 51! Ils sont donc en « temps libre » pour une heure dans Limoges avec un plan de la ville et mon numéro en cas d’urgence.

Enfin on se pose au bar!!! Mais un pressentiment me commande de prendre un Perrier… et là, c’est le drame. On voit Bérénice le visage défait venir vers nous: Madeline a disparu.

Alors évidement, Madeline ça ne vous dit rien mais 2 semaines avant, elle a pris des cachets en récré, tentative de suicide, évacuée par les pompiers. Et elle est en famille d’accueil.

Mon sang ne fait qu’un tour: que s’est-il passé?
« Elle était chiante, on le lui a dit et elle a pété un câble, hurlant qu’elle allait retrouver « un gars rencontré sur les réseaux ».

En 2 minutes on décide de faire deux groupes. Je pars avec Hélène dans un sens, David et Aurélie vers les jardins. En même temps, je suis au tel avec Melie (sa copine) qui pleure, tentant comme je peux de la rassurer…. Melie a perdu son papa dans un accident de montagne l’an dernier, elle n’est pas « stable »…

1er Carrefour, on ne sait pas si on prend à droite ou à gauche. Je décide d’appeler les flics.

-bonjour, on est un groupe scolaire, on a perdu une élève. (Put*** quand je repense à ces mots, je me dis que c’est mon dernier voyage scolaire 😂😂)

-vous êtes où?
-dans Limoges (lol!).
-vous avez des raisons de vous inquiéter?
-oui. Et je raconte le « passif ».

Blanc…. (qui me semble durer 2 heures).

-on va vous aider. On passe à la description de la gamine…

Et là, au moment où il est prêt à envoyer une voiture, Melie me rappelle: ils ont retrouvé Madeline.

Je lui ordonne de l’asseoir sur le banc et de ne pas bouger, j’appelle les collègues car on est complètement a l’opposé, ils courent la coincer et l’attacher dans le bus (mais pas loin!!)

A ce moment je pense qu’on vient de passer à côté d’une grosse merde dans nos vies. Et ce cas nous avait fait débattre longtemps les semaines précédentes: on l’emmène? On l’emmène pas? C’est une pauvre gamine baladée de famille en famille depuis des années. L’infirmière nous a « assuré » qu’elle ne représentait pas un danger… mais cette responsabilité est trop lourde à prendre…

Bref… on a décidé d’un commun accord de ne pas en parler à notre chef… et on a ramené tout le monde au centre d’hébergement!