Cracovie 2021, jour 3: neige et crépuscule

4h30, lever en fanfare: personne ne râle, on décolle à 5h30! On marche pour prendre un bus qui nous emmène à la gare routière où le bus pour Auschwitz nous attend à 6h20… l’équipe est vraiment sympa, personne ne se plaint (et ils n’ont pas pris de petit dej!)

Tout le monde est en forme!

Comme de bons collégiens, on squatte le fond du bus! 😂

Un chocolat chaud plus tard, on entre.

Pour moi c’est la 3e fois. Et je ne m’y fais pas. Mais peut-on vraiment s’y faire? Nous avons réservé une visite guidée en expliquant que nous étions là pour la 3e fois et j’ai l’impression d’entendre un nouveau discours. Chaque guide a sa propre sensibilité et Joana insiste bcp sur un aspect peu évoqué lors des visites précédentes: l’emprisonnement des élites polonaises. Comme une justification. Le discours est parfois étrange, on sent que la nation polonaise a des difficultés à se situer dans sa construction historique… bref…

On enchaine les blocs, les enfants sont choqués par les effets personnels: cheveux, lunettes, valises, chaussures…

Et même si je publie à chaque fois les memes photos, j’en remets une petite couche…

Vers midi, on prend la navette pour Birkenau.

Certaines photos parlent d’elles-mêmes… chacun a besoin d’un peu d’espace, d’un peu d’intimité…

Chaque fois que je publie cette photo, je pense au traveling d’Alain Resnais dans Nuit et Brouillard. Et cette image appelle bien sûr le magnifique texte de jean Cayrol:

« Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre?
Quelque part, parmi nous, il reste des kapos chanceux, des chefs récupérés, des dénonciateurs inconnus.
Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s’éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

C’est un si beau texte, tellement poignant. Si le devoir d’histoire est difficile aux élèves de 3e, le devoir de vigilance s’impose.

La guide conclut vers 14h avec ces mots: « Auschwitz n’est pas tombé du ciel ». Son discours est optimiste car elle voit que des ados viennent visiter les camps. Mais le malaise est palpable. Benoit lui demande de traduire les papiers qu’il a récupéré dans sa famille, attestant la naissance de son aïeul a qq kilomètres de Cracovie. On poursuit avec d’autres baraques, seuls dans les latrines..

Puis on décide d’aller se restaurer à la cafétéria! Ouf, petite parenthèse de deconnade qui fait du bien puis retour dans Auschwitz pour terminer la visite tous seuls… avec notre nouvelle guide!

On enchaine les pavillons, on cherche la photo de Simone Veil dans le pavillon français où sont exposées les photos des enfants déportés… on termine avec le pavillon hollandais que je n’avais jamais eu l’occasion de voir… belle muséographie.

Au hasard d’un couloir, Thomas retrouve son idole…

Et puis la nuit s’installe sur le camp…

… et tombe sur la chambre à gaz…

Il est temps de sortir, ça suffira pour la journée…

Retour au bus, ambiance survoltée puis calme… on s’endort!

Thomas continue de filmer pour le « vlog », le seul résumé d’un séjour de 4 jours en 7 jours! On le nommera « neige et crépuscule ».

Arrivés à Cracovie, on commande des pizzas et on enchaine avec la Liste de Schindler (put*** mais ils sont jamais fatigués????) et une petite vodka pour les grands!

Allez, au lit!

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